Codex Battleford
Transcription: 145
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{[Battleford written on top of the page in red pencil] -8-
bonheur de baptiser six ou sept enfants et une femme malade,qui mourut trois jours après son baptême;j’eus,deux fois par jour,une assistance assez respectable à mon catéchisme.Ce n’est pas brilliant, mais cela dédommage grandement des petits sacrifices que nous nous imposons. Quand la paye fut finie,tout mon monde se dispersa,ma tente fut repliée et je rentrai en communauté…..
‘’Je n’ai pas ici,à Battleford,où je vous copie ce rapport, tous les régistres, pour vous donner un compte exact de nos baptêmes. Assurément nous en avons trois cents,d’adultes et d’enfants.
J.J.M.Lestanc,O.M.I.
(Missions O.M.I.t.18,pp.166-192)
Une lettre du P.Hert va nous donner quelques renseignements nouveaux et intéressants.
Battleford,24 Janvier 1879.
Au T.R.P.Fabre
….Il me semble vous avoir dit déjà dans mes lettres précédentes que la Mission de Battleford était encore à ses débuts. Elle y était surtout à mon arrivée dans la capitale du Nord-Ouest. En effet,point de bâtiment où l’on pût célébrer la sainte messe, point de maison pour abriter le missionnaire,point d’ornements, bref tout manquait.Peu à peu je suis arrivé à achever une construction qui doit servir d’église (on se souvient que le P.Lestanc avait fait commencer cette humble bâtisse au printemps de 1878). Ce n’est rien d’extraordinaire,c’est même très misérable.Il n’y a pas trois nefs, à peine y en a-t-il une,et lorsqu’on fait la génuflexion,il faut bien prendre ses mesures afin de ne pas renverser les voisins :voilà pour la dimension. Quant à la beauté,il ne faut pas la chercher.Figurez-vous une chaumière ave quatre petites fenêtres et vous aurez l’église de Battleford;l’intérieur cependant présente un peu l’aspect d’un édifice destiné au culte.
La veille de la fête de l’Immaculée Conception, j’ai fait faire un autel par les métis; ils ont fait ce travail gratis.C’est moi qui ai dû faire le plan et diriger les ouvriers.J’ai orné cet autel de chandeliers venus de France,et de chaque côté j’ai placé des tableaux représentant le Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur immaculé de Marie.J’ai ensuite acheté quelques mètres d’étoffe rouge (le rouge est très recherché dans ce pays),j’en ai confectionné un devant d’autel et des tentures pour le fond du sanctuaire. C’est ainsi que mon église s’est trouvée ornée pour la fête de l’Immaculée Conception.
(Pour la fête de Noël,plus de luxe encore de décoration et d’illumination et de chants) :jamais dans le pays on n’avait rien vu de si beau. Un grand nombre de protestants,pour ne pas dire tous, sont venus à la messe de minuit,et il va sans dire que tous les catholiques y assistaient. La chapelle était trop petite pour la foule. La messe fut chantée avec entrain. A l’offertoire,après l’élévation,à la communion et après la messe,on exécuta des cantiques en français,en anglais,en latin et en cris. Tout alla si bien que le lendemain des protestants me dirent qu’ils avaient trouvé le service trop court.J’avais craint de le faire durer trop longtemps, et à cause de cela je m’étais abstenu de prêcher.Le journal de la localité,la seule feuille qui se publie dans le Nord-Ouest,a rendu compte de la cérémonie dans les termes les plus flatteurs.
Après Noël,les fêtes se succédèrent rapidement,ce qui me donna un surcroît de travail considérable,car je ne manque jamais de prêcher en anglais et en français,chaque dimanche et jour de fête.}
bonheur de baptiser six ou sept enfants et une femme malade,qui mourut trois jours après son baptême;j’eus,deux fois par jour,une assistance assez respectable à mon catéchisme.Ce n’est pas brilliant, mais cela dédommage grandement des petits sacrifices que nous nous imposons. Quand la paye fut finie,tout mon monde se dispersa,ma tente fut repliée et je rentrai en communauté…..
‘’Je n’ai pas ici,à Battleford,où je vous copie ce rapport, tous les régistres, pour vous donner un compte exact de nos baptêmes. Assurément nous en avons trois cents,d’adultes et d’enfants.
J.J.M.Lestanc,O.M.I.
(Missions O.M.I.t.18,pp.166-192)
Une lettre du P.Hert va nous donner quelques renseignements nouveaux et intéressants.
Battleford,24 Janvier 1879.
Au T.R.P.Fabre
….Il me semble vous avoir dit déjà dans mes lettres précédentes que la Mission de Battleford était encore à ses débuts. Elle y était surtout à mon arrivée dans la capitale du Nord-Ouest. En effet,point de bâtiment où l’on pût célébrer la sainte messe, point de maison pour abriter le missionnaire,point d’ornements, bref tout manquait.Peu à peu je suis arrivé à achever une construction qui doit servir d’église (on se souvient que le P.Lestanc avait fait commencer cette humble bâtisse au printemps de 1878). Ce n’est rien d’extraordinaire,c’est même très misérable.Il n’y a pas trois nefs, à peine y en a-t-il une,et lorsqu’on fait la génuflexion,il faut bien prendre ses mesures afin de ne pas renverser les voisins :voilà pour la dimension. Quant à la beauté,il ne faut pas la chercher.Figurez-vous une chaumière ave quatre petites fenêtres et vous aurez l’église de Battleford;l’intérieur cependant présente un peu l’aspect d’un édifice destiné au culte.
La veille de la fête de l’Immaculée Conception, j’ai fait faire un autel par les métis; ils ont fait ce travail gratis.C’est moi qui ai dû faire le plan et diriger les ouvriers.J’ai orné cet autel de chandeliers venus de France,et de chaque côté j’ai placé des tableaux représentant le Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur immaculé de Marie.J’ai ensuite acheté quelques mètres d’étoffe rouge (le rouge est très recherché dans ce pays),j’en ai confectionné un devant d’autel et des tentures pour le fond du sanctuaire. C’est ainsi que mon église s’est trouvée ornée pour la fête de l’Immaculée Conception.
(Pour la fête de Noël,plus de luxe encore de décoration et d’illumination et de chants) :jamais dans le pays on n’avait rien vu de si beau. Un grand nombre de protestants,pour ne pas dire tous, sont venus à la messe de minuit,et il va sans dire que tous les catholiques y assistaient. La chapelle était trop petite pour la foule. La messe fut chantée avec entrain. A l’offertoire,après l’élévation,à la communion et après la messe,on exécuta des cantiques en français,en anglais,en latin et en cris. Tout alla si bien que le lendemain des protestants me dirent qu’ils avaient trouvé le service trop court.J’avais craint de le faire durer trop longtemps, et à cause de cela je m’étais abstenu de prêcher.Le journal de la localité,la seule feuille qui se publie dans le Nord-Ouest,a rendu compte de la cérémonie dans les termes les plus flatteurs.
Après Noël,les fêtes se succédèrent rapidement,ce qui me donna un surcroît de travail considérable,car je ne manque jamais de prêcher en anglais et en français,chaque dimanche et jour de fête.}