Codex Battleford
Transcription: 143
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{[Battleford written on top of the page in red pencil] -6-
‘’A mon retour à Battleford,j’y retrouvai le P. André visitant les loges et les pauvres huttes des sauvages qui hivernaient dans cette place ,au nombre de quarante ou cinquante familles;il ne paraissait que le soir chez M.Scott,inspecteur des terres du Nord-Ouest,ou chez M. Forget,secétaire du gouverneur. Ces deux messieurs,ainsi que leurs dames,sont catholiques,pratiquent avec fidélité les devoirs de la Religion et se sont montrés / leur d’une générosité admirable envers nous.M. Scott m’offrit une chambre dans sa belle maison et une place à sa table; j’acceptai avec reconnaissance sa gracieuse hospitalité et je passai l’hiver avec cette honorable famille. Tant que le P. André resta à Battleford, il demeura chez M.Forget et il conservera longtemps le souvenir des attentions délicates dont il fut l’objet de la part de ce digne monsieur et son excellente dame.Il retourna à sa Mission (de Carlton),le 4 janvier (1878),me laissant des exemples de zèle qui m’édifièrent et me réjouirent grandement.Ma ligne de conduite était tracée;je continuai jusqu’au printemps l’œuvre si bien commencée par mon compatriote.Privé de maison et d’église,le dimanche je réunissais mon monde dans un mauvais hangar que j’avais arrangé de mon mieux,mais qui rappelait l’étable de Bethléem. Les jours ordinaires,je disais la messe chez M. Scott ou chez M. Forget, et,après déjeuner,je commençais mes visites (per domos),instruisant ici une poignée d’enfants,là deux vieillards,plus loin un aveugle; dans une loge,un malade dévoré des pieds à la tête par les écrouelles; ailleurs,une autre malade avec sa mère,toutes deux protestantes, mais désireuses de se faire catholiques;d’un autre côté,essayant de gagnerxxx les infidèles par tous les moyens que la charité me suggérait. C’était une vie peu attrayante pour la nature,et, en apparence du moins,je recueillais plus de vermine que d’âmes. Les causes de peu de fruits de mon ministère étaient d’abord mon indignité,ensuite les mauvais exemples des chrétiens de la place,enfin le zèle d’un ministre protestant (John McKay),qui avait vu ces sauvages avant nous,leur avait fait promettre de se faire protestants,et qui,tous les jours,faisait sa ronde pour inviter les enfants à l’école.Ajoutez à tout cela l’indifférence, l’apathie des Cris pour la Religion,et vous comprendez quels obstacles je trouvais sur mon chemin. Cependant le bon Dieu me consola en me faisant la grâce de baptiser quinze personnes et de recevoir deux abjurations.
‘’Au printemps,je profitai d’une occasion pour aller voir xxx les Pères de Carlton et pour me confesser. C’est un voyage de 100 lieues :c’est commode,on a le temps de s’examiner et de s’exciter à la contrition.’’
(De Carlton,le P. Lestanc se rendit au Fort Pitt, peut-être en repassant par Battleford,qui était sur son chemin.Il arriva au Fort Pitt le 25 avril. Le 15 mai,le P.Fafard partit pour accompagner les sauvages à la prairie,et lui pour St Albert,avant xx xxxxxx d’aller à son tour xxxx à la prairie,ce qu’il fit ‘’vers la mi-juillet,après avoir visité Battleford,que Monseigneur me recommande tant de ne pas négliger’’.Le 14 août,il était avec les PP.André et Fafard au Lac Sonnant, où se fit un traité entre le gouvernement et les sauvages.Il demeura ensuite avec les sauvages,dans la prairie,et rentra,avec le P. Fafard,au Fort Pitt,le 9 octobre, pour y faire ensemble leur retraite annuelle.)
‘’A peine notre retraite est-elle finie,qu’une belle occasion se présente pour Battleford; ce n’est pas une traîne à chiens, mais une traîne à bœufs.Ni une,ni deux,je pars après la messe et me dirige vers la capitale du Nord-Ouest…J’arrive à Battleford (3 novembre), où je pensais hiverner. Mais quelle n’est pas ma}
‘’A mon retour à Battleford,j’y retrouvai le P. André visitant les loges et les pauvres huttes des sauvages qui hivernaient dans cette place ,au nombre de quarante ou cinquante familles;il ne paraissait que le soir chez M.Scott,inspecteur des terres du Nord-Ouest,ou chez M. Forget,secétaire du gouverneur. Ces deux messieurs,ainsi que leurs dames,sont catholiques,pratiquent avec fidélité les devoirs de la Religion et se sont montrés / leur d’une générosité admirable envers nous.M. Scott m’offrit une chambre dans sa belle maison et une place à sa table; j’acceptai avec reconnaissance sa gracieuse hospitalité et je passai l’hiver avec cette honorable famille. Tant que le P. André resta à Battleford, il demeura chez M.Forget et il conservera longtemps le souvenir des attentions délicates dont il fut l’objet de la part de ce digne monsieur et son excellente dame.Il retourna à sa Mission (de Carlton),le 4 janvier (1878),me laissant des exemples de zèle qui m’édifièrent et me réjouirent grandement.Ma ligne de conduite était tracée;je continuai jusqu’au printemps l’œuvre si bien commencée par mon compatriote.Privé de maison et d’église,le dimanche je réunissais mon monde dans un mauvais hangar que j’avais arrangé de mon mieux,mais qui rappelait l’étable de Bethléem. Les jours ordinaires,je disais la messe chez M. Scott ou chez M. Forget, et,après déjeuner,je commençais mes visites (per domos),instruisant ici une poignée d’enfants,là deux vieillards,plus loin un aveugle; dans une loge,un malade dévoré des pieds à la tête par les écrouelles; ailleurs,une autre malade avec sa mère,toutes deux protestantes, mais désireuses de se faire catholiques;d’un autre côté,essayant de gagnerxxx les infidèles par tous les moyens que la charité me suggérait. C’était une vie peu attrayante pour la nature,et, en apparence du moins,je recueillais plus de vermine que d’âmes. Les causes de peu de fruits de mon ministère étaient d’abord mon indignité,ensuite les mauvais exemples des chrétiens de la place,enfin le zèle d’un ministre protestant (John McKay),qui avait vu ces sauvages avant nous,leur avait fait promettre de se faire protestants,et qui,tous les jours,faisait sa ronde pour inviter les enfants à l’école.Ajoutez à tout cela l’indifférence, l’apathie des Cris pour la Religion,et vous comprendez quels obstacles je trouvais sur mon chemin. Cependant le bon Dieu me consola en me faisant la grâce de baptiser quinze personnes et de recevoir deux abjurations.
‘’Au printemps,je profitai d’une occasion pour aller voir xxx les Pères de Carlton et pour me confesser. C’est un voyage de 100 lieues :c’est commode,on a le temps de s’examiner et de s’exciter à la contrition.’’
(De Carlton,le P. Lestanc se rendit au Fort Pitt, peut-être en repassant par Battleford,qui était sur son chemin.Il arriva au Fort Pitt le 25 avril. Le 15 mai,le P.Fafard partit pour accompagner les sauvages à la prairie,et lui pour St Albert,avant xx xxxxxx d’aller à son tour xxxx à la prairie,ce qu’il fit ‘’vers la mi-juillet,après avoir visité Battleford,que Monseigneur me recommande tant de ne pas négliger’’.Le 14 août,il était avec les PP.André et Fafard au Lac Sonnant, où se fit un traité entre le gouvernement et les sauvages.Il demeura ensuite avec les sauvages,dans la prairie,et rentra,avec le P. Fafard,au Fort Pitt,le 9 octobre, pour y faire ensemble leur retraite annuelle.)
‘’A peine notre retraite est-elle finie,qu’une belle occasion se présente pour Battleford; ce n’est pas une traîne à chiens, mais une traîne à bœufs.Ni une,ni deux,je pars après la messe et me dirige vers la capitale du Nord-Ouest…J’arrive à Battleford (3 novembre), où je pensais hiverner. Mais quelle n’est pas ma}