Codex Battleford

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Transcription: {[Battleford written on top of the page in red pencil] -5-
donné une chaude accolade! Et le gouverneur?Le gouverneur est charmant;il m’a fait la plus grâcieuse réception,ainsi qu’au P.André. xxxxxxx J’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion de le voir,et,plus je le connais,plus je l’estime.Hier soir, Son Honneur a donné un grand diner à notre occasion;il n’y avait que des catholiques d’invités. Et devinez qui a eu l’honneur de donner le bras à Mme la Gouvernante pour la conduite à table? Que n’étiez-vous là pour admirer mes airs xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx de courtois chevalier.Le gouverneur est aimé de tous,même des sauvages,pour lesquels il est très patient et charitable.Il y a ici un gros camp de cris et quatre ministres protestants.Quoique dans la capitale, je vais pouvoir continuer mon œuvre de missionnaire cri….Ne pouvant réussir à réunir les sauvages dans un même local,je vais tous les jours de maisons en maisons, de loges et loges,faire le catéchisme et enseigner les prières,faire l’école en cri et en anglais.J’ai fait aujourd’hui quinze de ces visites, jugez si j’ai le temps de m’ennuyer!’’
 
Pour plus de détails,il nous faut lire une longue lettre du P. Lestanc lui-même,dans laquelle il donne au R.P. Aubert,assistant général,un compte-rendu de ses travaux,de 1877 à 1879.
 
            Fort Pitt,30 juillet 1879.
   (Les sauvages avec lesquels il se trouvait à la prairie n’ayant plus de provisions,ce fut l’occasion de les quitter.)
   Il m’en coûtait d’enterprendre un long voyage dans cette saison rigoureuse,sur la neige et la glace.Grâce à Dieu,j’eus du beau temps,et je me rendis à Battleford,capitale élue du Nord-Ouest, sans trop souffler dans mes doigts et sans trop souffrir de la faim. J’avais deux sauvages pour guides;nos chevaux n’étaient guère vaillants,et nous mîmes huit jours à faire 80 lieues….
   J’arrive à Battleford le 3 décembre au soir, à moitié gelé et passablement affamé.Le premier habitant que je rencontre me salue en me disant :’’Le P. André est ici’’.Je frappe à la porte d’une maison assez élégante,et une dame,d’une tenue bien différente de celles que j’avais vues à la prairie, vient m’ouvrir. C’était Mme Forget, dame canadienne française,épouse du secrétaire du gouverneur. A peine avais-je salué Mme Forget que le P.André et M;Forget arrivent et m’introduisent dans la maison près d’un bon feu et d’une bonne table.Mes deux sauvages,habitués à manger avec moi tout le temps du voyage,trouvent singulier qu’on ne les invite pas. Le P.André intercède pour eux,et ils obtiennent aussi leur souper.Quelle joie de nous revoir,le P. André et moi,de parler du pays et de nos vieux amis! Le lendemain,nous allâmes ensemble voir le gouverneur.Ce monsieur s’est montré très poli et très affable,ainsi que sa femme et toute sa famille.Le soir même de ce jour,ou le lendemain,notre gouverneur donnait un grand diner en notre honneur;tous les invités étaient des catholiques,et vous avez su,par une lettre du P.Leduc, missionnaire sauvage! Soit dit en passant,M.Laird;notre gouverneur, quoique protestant lui-même,est un homme juste,impartial et animé des meilleures intentions.Dans toutes nos entrevues,je l’ai trouvé aimable,patient et d’une générosité plus qu’ordinaire. Tous les Pères qui ont eu affaire avec lui n’ont qu’une voix pour vanter ses qualités et ses bonnes dispositions.’’
   (Après quelques jours passés avec le P. André, le P. Lestanc le quitta pour aller voir le P. Fafard au Fort Pitt.Arrivé auprès de lui de 14 déc.,il repartit le 17,pour revenir à Battleford.)}